mardi 17 novembre 2015

Et si c'était le dernier moment ?

Et si ces moments étaient les derniers ? Si c'étaient les dernières fois que je te voyais, que je te prenais dans les bras, que je t'embrassais, que je t'habillais, que je te câlinais ?



Cette angoisse, je la vis depuis 16 mois. Depuis 16 mois je songe que je peux te perdre d'un moment à l'autre. Avant même ta naissance, une MAP, qui me fait craindre de te perdre. Puis un accouchement prématuré, avec toutes les complications qui risquent d'arriver. Et ensuite, le risque de MSIN... J'ai toujours eu cette crainte de te perdre. C'était très présent au départ, puis cela s'est estompé. Peut-être parce que tu grandissais, et bien, en bonne santé. Peut-être parce que je me suis habituée, et que cette angoisse s'est trouvée refoulée quelque part dans un endroit où elle ne me gêne plus autant. Je ne sais pas. Quoi qu'il en soit, j'ai toujours peur de te perdre, que tu ne te réveilles pas, que tu aies un accident ou que sais-je encore. Mais je vis avec cette peur, je m'en accoutume.  


   Néanmoins, depuis quelques semaines, c'est une nouvelle angoisse qui est apparue : et si c'était TOI qui nous perdait ? Je sais pourquoi cette nouvelle peur est là : nous partons samedi en voyage de noces, rien que ton papa et moi, pendant 2 semaines. 11h d'avion, pour nous rendre sur une île où les requins et les éruptions volcaniques font partie du quotidien. Et s'il nous arrivait quelque chose ? Que serait ta vie sans ton papa, ou sans ta maman, ou même sans aucun de nous deux ? Parviendrais-tu à être heureuse ? A avoir une vie équilibrée ?

Si nous devions ne pas rentrer ce 5 décembre, je voudrais que tu saches que nous t'aimons très fort. J'espère que quelqu'un imprimera ce billet, le gardera précieusement et te le lira, te le fera lire, et te le confiera. Il faut que tu saches que même si nous ne sommes pas physiquement là pour toi, nous serons pour toujours dans ton coeur. Ces 16 mois vécus en ta compagnie ont été les plus beaux et les plus riches, les plus intenses que nous ayons eus. Ta venue n'était pas prévue, mais elle a empli notre vie d'un bonheur nouveau et indicible. Ma chère Maped, nous t'aimons. Nous t'aimerons par delà la mort, si elle survient. 
Tâches d'avoir une vie heureuse, saine et équilibrée, c'est ce que nous avons toujours voulu pour toi. Certes, nous avons pris toutes les dispositions légales nécessaires à ton équilibre futur, mais nous ne pourrons plus te fournir chaque jour l'amour que tu mérites et que nous souhaitions te donner. Nous ne te verrons pas grandir, mais nous soutiendrons et accompagnerons chacun de tes pas. Dans les moments difficiles, penses à nous et sois heureuse. Ne songe pas à venir nous rejoindre. Bats-toi et sois fière.

Bien sûr, durant notre absence, ce pourrait être toi qui nous quitte. Mais étonnamment, ce n'est pas cette possibilité que j'ai envisagée. Peut-être, justement, parce que je me suis habituée à cette angoisse-là, comme je le disais plus haut.

Je t'aimais, je t'aime et je t'aimerai. Et ton Papa aussi.

1 commentaire:

  1. :( triste.


    J'ai beaucoup songé aussi à la perte de mon fils... J'essaie de ne pas y penser... Tu n'es donc pas folle d'y songer ;) je pense que c'est une angoisse "normale".... Et qui restera tout au long de notre vie...

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